INZIL!

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Dans la peau d’Alan, mercenaire britannique déployé en Irak, passez de l’entraînement aux conditions réelles d'une zone de guerre.

Armé d’un fusil d’assaut et de quelques mots d’arabe, dispersez une foule de civils qui ne respecte pas le couvre-feu.

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Ce jeu n'est pas adapté aux supports mobiles. Il se joue à la souris, directement dans le navigateur.

Le port du casque audio est recommandé pour une meilleure immersion.

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Jeu crée en 47h dans le cadre de la Scientific Game Jam de Lyon (24-26 mars 2023) par l’équipe Lepton:

César Obrecht – Développeur
Marion Coste – Docteure en études théâtrales
Maxime Barnier – Graphiste
Pauline Brennetot – Graphiste
Pete Frogs – Compositeur, Sound Designer
Nathalie De Biasi – Narrative Designer, Traductrice

D’après la pièce Stovepipe d’Adam Brace, faber and faber, 2009.

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— La thèse : Représentations de la guerre en
Irak dans le théâtre britannique —

Le travail de recherches de Marion Coste a permis pour la première fois de faire émerger un corpus exhaustif des pièces britanniques traitant à chaud de la guerre en Irak.

Elle identifie deux grands types de pièces : 

• d'un côté les pièces "Verbatim" dont les textes sont composés uniquement de paroles réellement prononcées au sujet de la guerre, extraites notamment des rapports de commissions d'enquête nationales sur les motifs d'entrée en guerre du Royaume-Uni ; 

• d'un autre côté les fictions théâtrales, qui elles se concentrent sur l'expérience des soldats britanniques.

S'il est une observation commune que l'on peut faire sur l'ensemble de ce panorama théâtral hétérogène, c'est que les représentations qui sont faites de cette guerre sont très majoritairement masculino-centrées, euro-centrées, au point que les irakienn.e.s, principales victimes de la guerre, sont quasiment absent.e.s des pièces.

— Le jeu : INZIL! —

Partant de ce constat, nous avons choisi de mettre en jeu un extrait de Stovepipe, l'une des rares pièces où les hommes arabes ont la réplique. Reprenant, en 2D style Visual Novel, une mise en scène bien connue de jeu de guerre en FPS, nous proposons une expérience narrative invitant les joueureuses à faire le même parcours de découverte et de remise en question du corpus que Marion a pu vivre. Ce choix de point de vue nous permet de mettre les personnages arabes au premier plan visuel, mais nous interroge également sur les rôles classiques assignés aux acteurs blancs et aux acteurs racisés dans les fictions de guerre, quel que soit le média... y compris en jeu vidéo.

— Pour aller plus loin : Acteurs ou spectateurs ? —

Une difficulté que nous avons rencontrée lors du choix de concept de jeu concernait le respect du dispositif théâtral. En tant que spectateurs et spectatrices de théâtre, nous sommes uniquement actif.ve.s dans la mesure où nous avons la liberté d'interpréter l'objet proposé et de former nos opinions politiques en réaction à l'expérience sensorielle et intellectuelle que l'on nous fait vivre. Mais nous restons globalement passifs au sens où nous ne pouvons pas intervenir dans le déroulement de l'action sur scène.

Comment alors rendre cette expérience interactive ?

La seconde mise en scène de Stovepipe, en 2009, sort le public des salles traditionnelles et reprend le format des "Promenade Plays" pour plonger les spectateurs et spectatrices au coeur de l'action. Le public est escorté par le protagoniste, Alan, et ses collègues à travers différents espaces aménagés dans le sous-sol désaffecté d'un centre commercial. L'intrigue principale, qui se déroule en 2005 lors du salon sur la reconstruction de l'Irak à Amman en Jordanie, fait remonter les souvenirs du soldat devenu garde du corps. Acteurs et actrices changent de rôle au gré d'éléments déclencheurs qui réveillent le traumatisme d'Alan. Lorsque le passé envahit le présent, le public peut également se retrouver d'un seul coup dans une posture de figuration qui modifie son rapport aux acteurs, tout en donnant du poids à sa posture "passive" et muette.

Si le public de Stovepipe, tout en se trouvant physiquement dans les mêmes espaces mentaux qu'Alan, conserve un regard extérieur sur lui, les codes à la fois du FPS et du visual novel nous permettent de mettre les joueureuses dans la peau du protagoniste, en leur donnant ses deux moyens d'action principaux : sa parole et son arme.

Mais dans quelle mesure peut-on être acteur d'un flashback traumatique ?

Quel impact cette expérience aura-t-elle sur vous ? 

Vers qui tendra votre empathie ? 

A vous de nous le dire !